Tout d’abord, un grand merci à Ghismo du Japon, qui en plus d’avoir le talent de reconnaître celui des autres, est doué d’un grande humbilité vis-à-vis du sien (de talent).
A mon tour de lui voler une photo, et de vous inciter fortement à aller contempler les autres sur Ghismo au Japon. Des fois, je me dis que j’aimerais bien savoir faire comme lui…
J’en reviens à nos motos. L’Inde est souvent considérée comme un pays de liberté, et à raison. Pour un jeune expat’ sans responsabilité, c’est le pied. Pour mieux concrétiser cette liberté, dites-vous qu’on s’est acheté des motos, alors qu’on n’a pas le permis ici. Dites vous qu’on n’a pas non plus d’assurance, enfin on ne s’est pas vraiment posé la question. Et dites vous qu’avant d’arriver en Inde, on ne savait pas conduire une moto du tout…
Ne nous prenez pas pour autant pour des têtes brulées, même si l’achat du casque s’est fait très tard. On a toujours une responsabilité, celle de la sécurité (la notre comme celle des autres sur la route).
La liberté en Inde, c’est que le cale-pied est cassé. En 3 minutes, je trouve un petit garage, pose la moto, attend 5 minutes, donne 10 roupees (20 ct), et voilà ma moto réparée. La liberté, c’est que je m’arrête ensuite
faire le plein mettre un litre d’essence dans le réservoir, pour 1€. Ca devrait suffir pour l’aller-retour. La liberté en Inde, c’est que ce n’est même
pas ma moto…
Seulement voilà, comme rien n’est tout rose (sauf certain salwar kameez, mais c’est d’un goût je vous jure), la moto n’a pas de lumière, je n’ai pas de casque. Je n’ai pas non plus les papiers de la moto, ni mon permis international. Je n’ai pas non plus mon passeport, ni une photocopie d’ailleurs. En plus, la moto vient d’un autre état, pas le Maharastra. Il faut donc un papier supplémentaire.
Et ça, le flic qui me voit arrivé, un blanc sur une moto étrangère, il le sait. Et il sait que ça peut lui rapporter gros. Alors, pof pof, il se met devant moi, je n’ai cette fois aucun autre choix que celui de m’arrêter. Comme un blanc, c’est coup double, j’ai le droit à plusieurs flics d’un coup. Je fais genre je ne suis au courant de rien, parle mal anglais (ceci dit, le niveau du flic était encore pire que mon semblant de pas-anglais), et bien sûr je ne comprends à rien à ce qu’il baragouine en hindi (même si j’avais bien saisi l’idée). Ek hazar, ça veut dire mille, et moi ça m’embête un peu. Il prend les clés de la moto et me demande de la garer à la suite des autres, pour l’emmener.
– Mais non c’est pas possib’, c’est pas ma moto !
– …
là, le flic montre là l’ouverture : il attend l’oseil.
Moi, comme un gros malin, je pense savoir que dans mon portefeuille, j’ai 600 roupees. Ca devrait à l’aise le faire, 300 ou 400 pourraient même marcher. Mais ils sont nombreux, ont mes clés, et n’ont pas l’air très malin. Alors je sors sans regarder 2 billets, que je pense être de 100 et 500. Manque de bol, c’est 2 billets de 500 qui viennent (j’avais oublié que je venais de retirer). Ni une ni deux, le flic prend l’argent et remet la clé sur la moto. Ca fait trop, 1000, alors quoi, je lui explique que je suis étudiant, et qu’il m’a pris tout mon argent. C’est à ce moment qu’il reprend les clés et que je dois admettre que le jeu est fini. Je rajoute un léger “ok c’est bon”, récupère mes clés, et file sans plus attendre, toujours sans lumière, sans papiers…
18€ pour toutes ces fois où on ne s’est pas arrêté quand le flic nous faisait signe, pour toutes ces fois où on roule en illégalité… Au final, j’aurais préféré les voir ailleurs que dans la poche de ce flic chanceux, qui sera tombé sur un blanc prêt à avancer direct la somme demandée (arg…). La prochaine fois, je prendrai pas cette moto-là !
Mercredi, Aurangabad. Route prise à contresens. 200 roupettes.
Route prise à contresens? Je vous jure Mr l’agent, je n’ai pas vu le panneau.
On redescend tous les deux la rue, et effectivement, il y a un panneau… sur lequel sèche une chemise 🙂
Mercredi, Aurangabad. Route prise à contresens. 200 roupettes.
Route prise à contresens? Je vous jure Mr l’agent, je n’ai pas vu le panneau.
On redescend tous les deux la rue, et effectivement, il y a un panneau… sur lequel sèche une chemise 🙂