La suite du voyage nous a donc conduits à Jaisalmer, la ville aux portes du désert. Impressions un peu étranges d’une ville plus française encore que Pondicherry, où les restaurants affichent un panneau à l’entrée écrit en français et où dire à voix haute “oh c’est beau ça, ça doit être cher” entraîne inévitablement une réponse du vendeur “mais non c’est pas cher”.
Dans le trajet Jodhpur / Jaisalmer, un pseudo-ami s’est bien occupé de moi, m’a proposé des cigarettes, m’a ramené un chai pendant la pause… “Hey si tu veux, je connais un super génial hotel à Jaisalmer, tu verras c’est génial !”. En fait, c’est très bien organisé, avant le départ des jeunes viennent discuter avec les blancs de passage, et transmettent les noms à leurs potes à Jaisalmer. En plus de ces petits rigolos, j’ai eu le droit au complice qui prend le bus.
Alors à l’arrivée, c’est génial, t’entends ton nom appelé par un chauffeur de taxi qui te ramène gratuitement dans son hotel ! Après un court moment de répis, on optera pour l’hotel Heena, soit disant très récent et n’apparaissant pas dans le lonely planet, qui est donc obligé de proposer des prix très bas et des services d’une grande qualité. En fait, c’est surtout les beaux yeux du vendeur qui décidera nos visiteuses. 🙂
Les guest houses ne manquent pas à Jaisalmer, et force est de constater qu’elles ne réalisent pas leur marge sur le prix des chambres. A 60/- la simple et 120/- la double (1 et 2€), pour des chambres neuves et spacieuses, on dit oui ! Alors, la marge, comment ils font ? Et bien comme toutes les guest house, l’hotel Heena nous propose bien vite un safari à dos de chameau dans le désert. On se dit qu’avant d’accepter son offre intéressante, on irait bien voir d’autres organisateurs, mais après tout…
On finit donc par accepter un 2 jours / 1 nuit dans “l’untouristed dunes” pour 1300/-, en négociation 2 nuits gratuites à l’hotel. Comme ça le patron peut montrer que tous les blancs payent bien 1300/- pour 2 jours, alors qu’en fait on négocie à coté. Au final, tout le monde oubliera même qu’il reste une nuit d’hotel à payer, le patron le premier.
Après longues explications sur la destination, pourquoi son truc à lui c’est le mieux etc, et le chai un peu forcé, on part pour un après midi Shopping Souvenir. Une seule boutique, où le nombre de dessus de lits, taies d’oreiller, patchwork et autres bêtises du genre dépasse tout ce que j’avais vu avant. On passe 3h à s’émerveiller devant la beauté de ses plus belles pièces (enfin surtout les filles), et on repartira tous avec un baluchon rempli. Négociations un peu rapides, mais quand on est 7 à négocier et qu’on passe les uns après les autres… J’en profite pour discuter un peu avec le vendeur, il est extenué de son après-midi et finit par donner son salaire : les bons mois, il se fait 1400€, les mois où il refait son stock il perd de l’argent.
Deux types de touristes viennent le voir : les blancs en couple, accompagnés d’un guide, qui achèteront sans vraiment écouter le prix, et les groupes de blancs plus jeunes, avec lesquels il tire une marge de 30% (plutot 200 à 300% avec les vieux !). Tout le monde repart content de toute façon, et même si on aurait pu payer moins cher, le but premier est de trouver et d’acheter ce qu’on voulait.
Petite nuit sous une lune entourée d’un grand cercle dans le ciel avant de partir en jeep pour retrouver nos chameaux.
J’appelerai le mien Alphonse, et c’était le plus intelligent des chameaux qu’on ait eus :-).
On part donc, tous équipés de nos tenues “spécial désert”, de nos “turbans c’est cadeau”, pour 2 magnifique journées à dos de chameau. On est accompagné de 3 jaisalmeri habitués au désert, l’un d’eux passera d’ailleurs la plupart de son temps à marcher/courir à coté des chameaux.
C’est rigolo au début, mais on s’en doute, on a un peu mal aux cuisses assez vite. Elo nous fera une petite crise de chaud, que nos guides sauront traités efficacement. Cependant, et ce sera le seul bémol, la sécurité n’est pas vraiment au top. Les guides ne peuvent nous passer que de l’eau bouillante, personne n’a prévu de sucres rapides, ça cogne beaucoup et ça fatigue… En cas de problème, rien n’est prévu ! On traverse des petits villages où des enfants qui nous voient arriver s’empressent de courir vers nous avec des bouteilles de coca presques fraîches. On nous déconseille de les prendre, outre un prix abusif, certains touristes seraient tombés malade à cause de ça. Soit, on attendra les bières bien fraîches promises pour le début de soirée dans les dunes !
On fera des arrêts assez fréquents, la nourriture est un peu épicée mais relativement bonne, aux moments les plus chauds tout le monde s’endort à l’ombre d’un petit arbre au milieu du désert…
Oui, pour sûr, Lucile elle a la banane ! On reviendra bien fatigué, mais très heureux ! Et la dernière surprise avant le départ des filles, c’est une pluie à Jodhpur ! Avec 18 jours sans soleil par an, y être un jour de pluie est une chance. On a apprécié _ enfin _ des températures plus acceptables !
Non, pourquoi je me tromperais ? Ton blog est intéressant, très, le récit de ces voyages donne l’impression d’y être, et les photos illustrent bien le texte. Enfin, je ne fais que répéter ce que je te disais. Faut continuer !
Pas de talent, pas de talent… 🙂