On m’a dit que mettre des jolies photos d’actrices indiennes sur son blog, ce n’était pas bien. Mais en même temps, vous êtes les premiers à cliquer sur les liens “indiennes nues” – par simple curiosité me dites-vous. Soit !
En fait, je gagnais du temps. Du temps pour réfléchir à mon retour, du temps pour rentabiliser l’hébergement du site. Parallèlement, je gagnais des visiteurs et donc de la visibilité. J’ai toujours ce projet, top secret, que j’aimerais lancer sans qu’il se retrouve par terre tel un Jean Wyclef qui tente un slam au hard rock café de Pune. Patience, patience !
J’ai donc réfléchi, à ce qui me manquait le plus, depuis mon retour. J’ai très vite repris les habitudes du quotidien. Au niveau alimentaire, les premiers repas me paraissaient composer de viande et rien d’autre… Sur la table, des rilletes, du paté, du saucisson… Dans la poêle, une bavette encore saignante prête à être servie… Des tranches de jambon pour accompagner les frites du petit… Et des lardons sur la salade, etc etc. Un sentiment de too much, une overdose de viande. (C’est grave docteur ?)
J’avais peur de rependre le volant de ma chère twingo (chère dans mon coeur, pas en vrai !). Je me disais qu’aux carrefours, je serais tenté de reprendre la gauche au lieu de rouler à droite. Je me disais que j’essayerais de prendre des ronds points à l’envers, et de slalomer entre les flics qui, voyant ma tête de blanc, essayeraient de me coller une amende injustifiée. (lol)
En fait, j’avais surtout peur de me réhabituer trop vite. La déception est grande quand on abandonne la moto en Inde !
Pourquoi si grande ? Parce que la moto symbolise la liberté. Liberté d’aller partout où on veut, sans se poser de question. La notion de responsabilité existe moins là bas, au pays des routes trouées. La moto en Inde, c’est faire ce que tu veux quand tu veux. Rouler du mauvais coté de la route parce que, comme ça, tu n’as pas à faire un demi-tour 100m plus loin. Rouler sans casque, même si ça te cacherait de la poussière, pour des raisons un peu douteuses d’ailleurs (je vous jure que c’est vrai, on entend mieux sans casque !).
Cécile a abordé un autre sentiment que ressentent les français restés trop longtemps en Inde (voir ICI) : celui de la perte d’intimité. C’est très paradoxal, parce que les indiens n’ont pas la même notion que nous de l’intimité – mais là bas, les français parlent entre eux dans la rue sans être compris. Là bas, on peut dire à son pote dans la rue que la nénette qu’on croise, elle est trop bonne, alors qu’on est en même temps en train de la regarder dans les yeux. Là bas, on peut dire tout haut ce qu’on pense sans être jugé par ses voisins, qui bien que pas d’accord, ne sortiront pas leurs yeux de leurs chaussures (aah, ces parisiens dans le métro !).
C’est cette notion de liberté qu’il est difficile d’abandonner. Une liberté quotidienne, qui malgré un travail prenant ou des études importantes, te permet de claquer violemment l’épaule d’un rickshawalla ou d’oublier les formules de politesse pendant 5 minutes…
j’ai trouvé très interresant ce que vous dites sur le retour et ce sentiment de décalage.
Je ne suis jamais allée en Inde mais je suis allée de nombreuses fois à Cuba (pas dans les hotels 5 étoiles, mais directement chez l’habitant) et à chaque fois lors des retours j’avais l’impression de débarquer d’une autre planète…Il me fallait à chaque fois du temps pour reprendre la vie d’avant. Ici tout me semblait futile ! il y a une grande différence de vivre chaque jour en se demandant ce que l’on va trouver à manger et qu’est qu’on va choisir de manger dans la journée (3 repas!!) Je cotoie la misère française au quotidien (c’est mon métier) mais quand on voyage dans d’autre pays on relativise. Et on pense moins à se plaindre. Ce qui manque aussi certainement ici c’est la chaleur humaine, le rapport amical avec des inconnus, enfin tout ce que nous avons perdu avec notre modernisme. Bon courage et encore merci pour votre site passionnant.
mmmmmhhhh j’crois que je ne peux pas comprendre…. que tu regrettes de ne plus pouvoir faire ce qui est ici interdit par politesse ou par sécurité ??????
nannn j’peux pas comprendre… moi qui déteste les allemands en vacances en France qui se conduisent comme des gros porcs… nan j’peux pas comprendre qu’on puisse dire tout haut ce qu’on pense en sachant que la personne en face ne comprends rien, j’appelle ça de l’hypocrisie nan ? J’peux pas comprendre qu’on se permette d’adorer faire ce qu’on voudrais pas qu’on nous fasse, nan vraiment je ne comprends pas…. j’ai jamais été expat, c’est ça ? mais même, le respect n’est-ce pas universel ?
Tout comme Shanti, je ne comprends pas non plus.
Finalement, ce qui te manque n’est pas forcément l’Inde puisque tu pourrais avoir le même sentiment en revenant du Maroc.
Et justement, contrairement à toi…la liberté, je l’ai ressenti en revenant en France. C’est peut-être parce que je suis une fille, que j’étais très intégrée en Inde donc ULTRA protégée.
Du coup, pouvoir marcher dans la rue seule pendant des heures sans être observée, décortiquée me procurait un sentiment de liberté (que je n’avais jamais ressenti avant).
Quant à l’utilisation du français à l’étranger entre français, je pense que c’est partout pareil, où qu’on soit…même en Belgique flamande (j’habite à côté alors…en cas de besoin de messes basses entre français, suffit de 10 minutes de route :P).
Et en Inde, personnellement, je ne suis pas restée beaucoup avec des français. Il y en avait un sur mon campus mais avec nos potes indiens, on se parlait en anglais, même entre nous, pour qu’ils puissent comprendre.
Non, ce qui me manque de l’Inde, c’est de ne plus pouvoir entendre le hindi, de le parler, de faire des efforts quotidiens pour s’adapter. Ce qui me manque de l’Inde, c’est ces découvertes quotidiennes, je dirais, à chaque minute, à chaque seconde. Ce qui me manque de l’Inde, c’est de ne plus pouvoir porter un sari. C’est la cuisine, c’est l’ambiance des rues (mais avec modération, on sature vite)…
C’est de mâcher un mithai pan après le repas…etc etc
salut djoh je vois que tu te poses des questions existentielles (rillettes ou chapati ?). allez c’est pas grave je suis sûr que tu tôt ou tard tu reviendras in india. la liberté comme tu dis c’est bien mais ça a des limites : hier y’a eu encore un cycliste qui s’est fait écrabouiller devant le méridien par un goods carrier. il était trop libre de rouler n’importe comment…
ce qui m’énerve le plus ici c’est qu’on peu faire n’importe quoi sur la route, acheter n’importe quoi au marché noir, obtenir tous les papiers administratifs que tu veux avec
un bakshish, et que le soir à 10:30 les bars, restaus ou clubs ferment sous la menace de la police parce que le bruit dérange les indiens bien-pensant !
c’est curieux comme type de liberté, mais c’est le paradoxe indien.
sinon plaisanter sur les moustachus en français c’est juste pour évacuer le stress d’une semaine de travail mais ce n’est pas à mon avis très méchant. on les aime trop les indiens pour être méchant !!! on les critique parce qu’on est jaloux de leur calme en toute situation !!! on voudrais leur ressembler peut-être… d’ailleurs djoh tu ne t’étais pas laisser poussé quelque chose juste avant de partir ?????
J’ajouterai à ma surprise d’être compréhensible par tout le monde que: même en Inde et en anglais tu n’es pas compréhensible par tout le monde… ma langue en Inde fut très rarement le français… mais même en anglais on n’est pas nécessairement compris.
Je ne qualifie pas d’hypocrisie se dire qu’on est en train de se faire trimballer par un rickshaw et que la négociation à la fin pour ne pas payer le meter qui va s’afficher va être dure… c’est une constatation à laquelle on se prépare… ce n’est pas de l’hypocrisie de constater un fait, une pauvreté ou de faire remarquer une situation qui forcément nous surprend nous occidentaux… c’est vivre l’Inde avec nos interlocuteurs… en anglais, en français… c’est pouvoir s’exprimer (pas forcément sur les interdits ou les sujets taboo en présence d’Indiens…)
Pouvoir s’exprimer c’est aussi possible en France… ça fait juste bizarre de se rendre compte que quand tu rentres, tout le monde profite de ta conversation: mince alors tu parles d’un problème de santé et tout le monde en a profité… tu as raconté ta vie… et tout le monde désormais la connait! Tu partages donc tout sans le savoir, tout le monde peut surprendre des bouts de ta conversation… une perte d’intimité… sans que ça soit une hypocrisie, du non respect ou se comporter en incivilisé! Tu es juste sorti de ta bulle… et la chute est rude!
Moi j’ai tres peur de rentrer en France et de dire la-bas tout ce que je pense…pas forcement que je sois hypocrite, mais c’est juste que j’ai “oublie” de parler un bon francais, les formules de politesse…
En effet, en Inde je parle tout le temps anglais a part avec un autre francais, mais entre nous on parle super mal, mais c’est pas grave du tout ! c’est juste qu’en rentrant, il faudra surement que je reflechise beaucoup plus a ce que je dis :p