Quel que soit le temps déjà passé en Inde, on se retrouve toujours surpris, étonné, ébahi, devant des moments de vie tels que seule l’Inde peut offrir.
Lundi, j’ai eu un accident avec ma moto. Pune est connu pour son trafic difficile et anarchique… Jusque là, j’avais réussi à m’habituer, et roulais tranquillement dans cet univers égoiste et anti-courtois que sont les routes indiennes. Lundi, c’est un vélo qui m’a coupé la route. Sans prévenir, il a tourné devant moi… C’était lui ou moi (ça sonne super tragique, non ?). Je pile, glisse, me retrouve par terre, le pantalon déchiré et la cheville en compote, bloqué sous la moto. Tout de suite, je lève la tête, et vois que l’indien est descendu de son vélo – et rigole bêtement. Le large sourire, celui du mec qui se fout vraiment de ta gueule.
Je ne pouvais pas marcher, ma cheville me faisant trop mal. Alors je l’ai copieusement insulté en hindi, et j’ai du vocabulaire à ce niveau-là. Evidemment, comme dans tout accident en Inde, tous les passants se regroupent pour voir ce qui s’est passé, commenter, et bloquer la route plus que ce qu’elle ne l’est déjà. Je n’étais pas d’humeur du tout, je leur faisais des grands signes Barrez-vous, mais en vainc. Aaaah, ces indiens …
La moto n’a rien, et j’ai juste la croute-au-genou (comme les momes), rien de plus.
Mardi, j’ai encore souffert du trafic égoiste et me suis vraiment énervé. Comme si ça allait changer quelque chose… Mais vraiment, ces indiens sur la route, c’est du n’importe quoi. C’est au premier qui passera. C’est genre, le feu va passer au vert dans 2 minutes, mais on commence déjà à avancer lentement… Un peu comme un footballer qui essaye de grappiller quelques mètres, avant de se faire rappeler à l’ordre par l’arbitre. V’la le niveau.
Mais mardi, j’ai eu une des meilleures blagues du monde, j’en rigole encore. Alors que je traversais les artères les plus fréquentées de Pune, tous les feux sont tombés en panne. En l’espace de quelques secondes, toutes les motos / voitures / vélos / rickshaw / bus / camions se sont lancés au milieu du carrefour. Forcément, ça bloque tout le monde, et plus personne ne peut avancer. Ca klaxonne, les motos slaloment tant bien que mal… C’est aussi ce que j’ai fait, avec un large sourire de supériorité.
Pendant que tous ces petites moustachus restaient bloqués. Ah ah ah, bien fait pour vous.
Mercredi, je me suis réconcilié avec ma moto. Après la chute, j’avais perdu le frein arrière et le klaxon était devenu bien faiblard – les 2 réunis, c’est l’accident assuré. Je suis donc passé dans un petit garage, où le mec me dit de revenir demain. Je lui dis qu’y pourrait p’tête jeter un coup d’oeil, c’est rien. Il fait alors signe à 2 gamins, 11-12 ans, d’aller voir ma moto. En 30 secondes, mon frein arrière était revenu ! Par contre, le klaxon, faut revenir demain. Avec la même insistance, j’entraine le gamin à regarder de plus près. Encore 30 secondes, et ce son si agréable qui revient !
Niveau efficacité, 100%. Ils demandaient 10 roupies. Sauf que je n’avais que des billets de 100 sur moi (ça fait moins de 2 euros le billet, c’est pas non plus comme si …), et qu’eux non plus n’avaient pas de monaie. Le papa garagiste me fait alors signe que c’est bon, ce sera gratuit pour cette fois. Ouah, méga surprise !
J’y repasserai à l’occasion, parce que quand même …
Jeudi, soirée en boîte avec des indiennes francophones, le directeur d’une grande école d’ingénieur française, Revati de N+i, le directeur de l’Alliance Française… Jusqu’à 1h30 du matin, la folie furieuse (copyright mon colloc pour l’expression).
Et vendredi soir, alors que je rentre tranquillement chez moi vers 22h, je rencontre 2 français dans la rue. Je les prends sur ma moto (oui, c’est une grande moto !), direction Soho. Au total, peut-être une 30taine d’expat, du pure fun. Sauf qu’à 23h, plus de musique, alors direction la boîte du Méridien – toujours à 3 sur la moto. On n’est pas accompagné, alors on n’a pas le droit de rentrer. Je vais donc me faire offrir un verre au Bar du méridien. Y en a qui ne se refuse rien, je vous jure !
Ce soir, cocktail entre français.
Et demain ? C’est quoi le plan pour demain ? ^_^ <= Ca c'est pour celui qui se marie.
Cecile vient de me refiler l’adresse de ton blog, pas mal fait du tout par ailleurs! ca fait plaisir d’entendre parler de la circulation bordelique et tout! j’espere que tu vas bien.
mon anecdote perso sur la circulation en Inde: je me fais rouler sur le pied par un motard (bon j’etais pas sur le trottoir mais qui marche sur un trottoir en Inde?) et comme je n’ai pas ton vocabulaire en Hindi, je l’invectives en Francais. Il s’arrete, enleve son casque pour me montrer une belle tete blanche (bon il portait un casque j’aurais du me douter que c’etait pas un indien), et m’engueule aussi en Francais. Avec 5 millions d’habitants a Pune, fallait que je tombe sur un francophone…
au plaisir de te relire!